Madame Normandeau nie les problèmes
Écrit par Boucane Vendredi, 04 Février 2011 22:10
La ministre Normandeau accuse les opposants aux explorations gazières et minières (uranium) d’utiliser la désinformation. Elle doit, cette fois, faire face à des citoyens de la Gaspésie et à leurs médecins qui s’opposent à leur tour à de l’exploration dans le but de trouver de l’uranium près de chez eux.
Argument facile. Argument d’une organisation gouvernementale qui ne semble pas avoir pris la peine d’examiner la situation et les enjeux, qui a tendu l’oreille aux propos de l’industrie et pris des décisions sans autres préoccupations, sans autres consultations.
Cette accusation de désinformation ressemble à celle émise dans un communiqué, en décembre 2009, par un regroupement de 22 protagonistes de l’industrie des mines à la fin de 2009, alors que les citoyens de Sept-Iles s’inquiétaient de voir la compagnie Terra Venture explorer pour éventuellement exploiter une mine d’uranium à quelques kilomètres de chez eux où ils accusaient les gens de SISUR de tenter de manipuler l’opinion publique.
En août dernier, le gouvernement tenait des audiences sur la réforme de la loi sur les mines. Le monde municipal manifestait son inquiétude à propos des dispositions qui permettaient à l’industrie de forer, creuser, exproprier partout où ça lui chantait.
Ce n’est que cette semaine que le gouvernement décide d’apporter des amendements pour protéger les territoires urbanisés de cette envie de creuser et de ce droit absolu que les minières avaient. Il aura fallu que la pression populaire devienne intenable avant que le gouvernement ne passe à l’action. Remarquez que les amendements ne sont toujours pas déposés. Il peut se passer bien des choses d’ici à que des modifications ne soient apportées à cette loi désuète.
L’attitude de la ministre face à la réaction des médecins de la région a amené la Coalition pour que le Québec ait Meilleure Mine à émettre ce communiqué pour remettre en évidence certains faits concernant l’exploration et l’exploitation de l’uranium, entre autres, la dangerosité des résidus d’exploitation et le caractère permanent des risques qu’ils représentent.
À l’émission de Christiane Charette, le 3 février, elle argumentait, pour justifier l’exploration à tous crins, qu’il fallait bien savoir ce que contenait notre sous-sol avant de déterminer si on l’exploiterait ou non. Erreur logique de base pour madame Normandeau: inutile de forer là où on sait que, de toutes manières, on ne creusera pas de mine.
Son collègue, monsieur Simard, commet la même erreur de logique pour justifier le laisser-faire dont fait preuve le gouvernement. Laisser explorer dans des sites urbanisés, aux alentours de sources d’approvisionnement d’eau potable ou dans les bassins versants de rivières qu’on considère comme des trésors nationaux, c’est implicitement, accepter qu’on pourrait y exploiter une mine. Affirmer le contraire est un non-sens.